Élections 2025 : le PDG fustige de graves dysfonctionnements et dénonce « un recul démocratique »

À peine sorti des élections législatives et locales, le Parti démocratique gabonais (PDG) dresse un constat amer. Avec seulement une vingtaine de parlementaires élus, l’ancien parti dominant estime que les scrutins de 2025 ont été marqués par un manque de transparence et par des irrégularités qu’il juge suffisamment sérieuses pour avoir pesé sur ses résultats. Sa secrétaire générale, Angélique Ngoma, a livré mardi 25 novembre, au siège du parti à Louis (1er arrondissement de Libreville), une analyse sévère du processus électoral.
Selon elle, malgré les engagements affichés par le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, en faveur d’une compétition ouverte et équitable, les conditions d’une organisation fiable n’ont pas été pleinement réunies. « Les enseignements tirés par chaque citoyen démontrent un processus affecté par de nombreux manquements », a-t-elle déclaré en introduction, regrettant le climat de désillusion qui a entouré les scrutins.
Un rendez-vous manqué avec la transparence
Pour le PDG, le renouvellement du paysage politique, amorcé après le référendum constitutionnel de novembre 2024 et la présidentielle d’avril 2025, devait marquer un tournant pour la démocratie gabonaise. Le parti affirme pourtant que cette dynamique a été contrariée par des dysfonctionnements persistants.
Les « promesses de transparence, de crédibilité et de sincérité du processus électoral » n’auraient pas été tenues, estime la formation politique, accusant certains acteurs institutionnels de perpétuer les mauvaises pratiques du passé. Les défaillances pointées vont de problèmes logistiques à des dysfonctionnements dans la gestion des opérations de vote.
Les commissions électorales dans le viseur
Angélique Ngoma a particulièrement critiqué le rôle des structures organisatrices. Elle met en cause les commissions locales et consulaires, considérées comme les maillons faibles de la Commission nationale d’organisation et de contrôle des élections et du référendum (CNOCER). Ces entités auraient, selon elle, « failli à garantir des scrutins conformes aux attentes légitimes du peuple gabonais ».
« Nous avons observé un recul organisationnel et un affaiblissement temporaire du jeu démocratique », a insisté la secrétaire générale, citant des irrégularités relevées par les observateurs, les électeurs et les équipes du parti.
Un appel aux réformes pour restaurer la confiance
Malgré ce bilan jugé préoccupant, le PDG se dit prêt à accompagner une dynamique d’amélioration des pratiques électorales. « Il reste du chemin à parcourir avant de parvenir à des scrutins inclusifs, crédibles et fiables, reposant sur la sincérité des résultats et le respect des normes républicaines », a martelé Angélique Ngoma.
Le parti appelle à des réformes profondes pour renforcer l’impartialité et la crédibilité des institutions électorales, condition indispensable à la restauration de la confiance citoyenne.
À l’issue des élections, le PDG aligne désormais 21 députés titulaires et 2 suppléants, ainsi que 5 sénateurs accompagnés de 4 suppléants. Un total de 26 élus nationaux et 6 remplaçants, bien loin des scores auxquels le parti était habitué lorsqu’il dominait la scène politique. « Une moisson modeste, mais que nous devons assumer », a reconnu la formation politique.



